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6 au 8/01/2007 Côte d'Or Comptage Chiroptères


Cet hiver encore, plusieurs spéléos fédérés de Bourgogne ont effectué leur traditionnel comptage chiroptérologique (chauves-souris) hivernal, dans 9 cavités du département de Côte d’Or.

Un constat étonnant pour cette année : les conditions météorologiques très clémentes (+ de 7° à 8° C au matin du 7 janvier), avec un fort redoux qui dure depuis plus d’une semaine, n’engendrent aucune baisse de fréquentation du milieu souterrain par « nos compagnons ailés. » Bien au contraire, et tout comme en Nièvre, en ce début janvier, les effectifs sont en hausse conséquente : on « explose » souvent les records de l’année dernière qui était déjà exceptionnel.


Cavité N°1 : (236 ind)

Effectifs en hausse constante sur 5 ans.

 

Cavité N°2 : (192 ind)

La cavité a fait l'objet d'un réveillon ou fiesta durant cet hiver (donc récemment) et les festoyeurs ont laissé sur place une grande partie de leurs déchets et détritus que nous avons récupérés dans un grand sac poubelle laissé, lui aussi sur place. Nous en avons profité aussi, pour enlever tous les vieux sacs plastiques jonchant le sol inondé du tunnel d'accès.

Nous avons craint pour une importante colonie de Grands rhinolophes hibernant régulièrement dans ce site, mais (ouf !) nous avons retrouvé une grande partie des chiroptères à un endroit inhabituel de la cavité. Toutefois, cet emplacement et une baisse notoire du nombre d’individus ont peut-être pour origine la fête qui s’est déroulée récemment dans les lieux.

 

Cavité N°3 : (110 ind)

Effectif sensiblement identique à 2006. C'est un gîte à suivre régulièrement et pour quelques temps encore.


Cavité N°4 : (328 ind)

Premier comptage dans cette cavité. Effectif très intéressant et inattendu.

 

Cavité N°5 : (581 ind)

Premier comptage dans cette cavité. Là encore, les résultats sont étonnants et encourageants

 

Cavité N°6 : (+60 ind)

Deuxième comptage dans cette cavité qui présente un grand intérêt avec 8 espèces chiroptères différentes observées.

 

Enfin, 3 autres grottes de moindre importance ont été parcourues. Leur suivi restera facultatif mais leur intérêt chiroptérologique réside en la présence d’espèces rares ou à haute valeur patrimoniale : Minioptère de Schreibers, Barbastelle,..


Les espèces comptabilisées:

  • Petit rhinolophe - Rhinolophus hipposideros              (283 ind.)

  • Grand rhinolophe - Rhinolophus ferrumequinum        (482 ind.)

  • [ Rhinolophe euryale - Rhinolophus euryale               incertain ]

  • Murin de Daubenton - Myotis daubentoni                  (33 ind.)

  • Murin à moustaches - Myotis mystacinus                  (1 ind.)

  • Murin à oreille échancrée - Myotis emarginatus        (358 ind.)

  • Murin de Natterer - Myotis nattereri                         (7 ind.)

  • Murin de Bechstein - Myotis bechsteini                     (4 ind.)

  • Murin de grande taille - Myotis myotis ou blythi         (342 ind.)

  • Oreillard roux - Plecotus auritus                              (4 ind.)

  • Barbastelle - Barbastella barbastellus                      (7 ind.)

  • Minioptère - Miniopterus schreibersi                        (10 ind.)

  • Indéterminés                                                         (14 ind.)

  


Avec plus de 1540 individus de 11 espèces différentes recensés en 3 jours, les spéléologues affichent un optimisme de circonstance quant au devenir de la population chiroptères en hibernation dans les cavités suivies depuis de nombreuses années en Côte d’Or.

Ce comptage effectué dans des cavités parfois bien fréquentées par des collègues mais aussi par des visiteurs ponctuels (randonneurs, curieux…) ne montre pas de chute des effectifs due au fait que ces cavités soient particulièrement connues.

Toutefois, il est clair qu’une gestion des explorations et des visites durant les périodes critiques pour les chiroptères (dont l’hibernation) doit être mise en place et respectée au sein de la communauté spéléologique.

Reste que l’acharnement des minéralophilistes et les idées saugrenues de fêtards, raveurs et autres adeptes de cérémonies bizarres sont bien plus difficiles à gérer et à empêcher. C’est tout le débat de l’accessibilité au milieu souterrain.

 Comptage effectué du 6 au 8 janvier 2007, par Christian Prat, Jean-Yves Renard et Didier Vermot-Desroches



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